Dès son arrivée à Veigy, fin 1910, le Père Chevrier, fort de ses expériences personnelles et réussies à Sallanches et à La Roche, décide la création d'un patronage. Aidé d'un petit noyau d'intrépides paroissiens que cette idée enchante, commence alors un dur et long travail de fourmi : tout d'abord, c'est l'achat de la vieille "fruitière" qu'il faut mettre en état pour en faire une salle paroissiale acceptable, on agrandit et on transforme petit à petit et voyez le résultat. Avant l'électrification de la commune, en 1923, on s'éclaire au pétrole et à l'acétylène, le préposé à l'éclairage n'était pas à la noce les soirs de représentation pour éviter les pannes !
Le Père Chevrier a deux idées en tête. Créer une fanfare "l'Harmonie St Georges" puis en 1922, une troupe théâtrale. Galvanisés par l'opiniâtreté de leur Curé, les premiers adhérents foncent tête baissée. Les citer tous serait fastidieux et je risquerais d'en oublier ; ils ont tous droit à notre respect et à notre reconnaissance. Rien ne les rebute, travaux de rénovation, menuiserie, maçonnerie, etc... quêtes dans les villas du bord du lac pour l'achat d'instruments de musique ; ils ont la foi et ils ont gagné !. Hélas ! la terrible guerre de 19141-1918 vient couper l'élan d'une entreprise si bien commencée. La plupart des membres du patro naissant sont mobilisés, Curé en tête, et, durant cinq ans, le beau projet du patro est mis en sommeil. Après la tourmente, les rescapés, dont le Père Chevrier, remettent en chantier leur salle paroissiale.
Le flambeau est repris par les générations suivantes, de nouveaux membres arrivent et, petit à petit, la société s'étoffe. Le Père Chevrier laisse la fanfare à un chef compétent et à des musiciens pleins de bonne volonté, bien qu'il soit lui-même un excellent musicien. Il se consacre à la troupe théâtrale, un travail de Titan (choix des pièces, fabrication des décors, costumes), et surtout il à faire à des novices qui n'ont aucune notion d'acteur - ils ont fait leur classe artistique avec les Fables de La Fontaine - mais ils sont mordus eux aussi, comme leur directeur. A force de travail et de persévérance, on arrive tout de même à monter des spectacles valables. Le Père Chevrier réussit même parfois à insérer des chœurs d'enfants dans ces séances. Imaginez le travail (les répétitions à une douzaine de galopins plus ou moins disciplinés).
Voici, en deux mots, le déroulement d'une séance récréative à cette époque:
Le confort des spectateurs laisse beaucoup à désirer, une cinquantaine de chaises pliantes métalliques, des bancs de bois sans dossier. La fanfare joue au début, avant et après l'entracte et en fin de soirée. Je vous laisse imaginer le remue-ménage occasionné par tous ces déplacements, la mise en place et les changements de décors prenaient également du temps, et la soirée se terminait très tard, vers minuit.
Peu de temps après l'arrivée des sœurs infirmières (9 mai 1928), est créée une troupe de théâtre féminine. Mais pas question de fusion ! Les filles d'un côté, les garçons de l'autre ! C'est seulement à partir des années 1950 que filles et garçons pourront jouer ensemble, ce qui simplifiait beaucoup le choix du répertoire.
En 1968, de la fusion de l'Harmonie St Georges avec la fanfare municipale naît l'Union Musicale de Veigy-Foncenex.
En 1969, le patro décide de se rajeunir et de continuer son œuvre sans la musique. Il prendra le nouveau nom de Foyer St Georges et s'en suivra la rénovation du bâtiment devenu vétuste.
Actuellement le Foyer une trentaine d’adhérents , au printemps de chaque année sont données des représentations théâtrales.( 11 représentations à ce jour, qui attirent environ 1500 spectateurs ) La salle est mise à disposition des privés, pour les anniversaires, communions, baptêmes, mariages et rencontres familiales.
